L’œuvre de Gérard Macé, une oltracuidansa poetica
Karine Gros
Poèmes en prose, rêveries de voyage, méditations imaginaires ou méditations littéraires parfois accompagnés de photographies ou de peintures, les ouvrages de l’écrivain contemporain Gérard Macé construisent une œuvre spéculaire : à la fois œuvre de pensée et écriture en miroir où les mots, les motifs et les images se dédoublent.
L’œuvre de Gérard Macé se fonde sur un métissage culturel et formel faisant de l’auteur un poète-colporteur et un chineur d’images ; elle entrelace les cultures et les arts, les livres réels et les livres rêvés pour mieux interroger la notion de « genre » et pour apprivoiser une voix du texte et une voix intérieure. Ces enchevêtrements génériques et artistiques donnent à entendre la pensée d’un écrivain et photographe soucieux de lier son art à une esthétique de la brièveté. Dépassant le cadre du récit d’une expérience mémorielle et d’une fascination pour les images, cette quête esthétique révèle la singularité d’une poétique étroitement liée à une éthique : une oltracuidansa poetica qui nous permet d’inventer notre rapport au monde en acceptant le monde tel qu’il est.
À propos de l’autrice
Agrégée de lettres modernes, docteur en littérature et civilisation françaises, Karine Gros enseigne à l’Université de Paris 12-IUFM de Créteil. Consacrant ses travaux à la littérature contemporaine, elle prépare un ouvrage sur les œuvres du poète et essayiste Christian Doumet.
Table des matières
- Liste des abréviations, p. 11
- Première partie. L’exotisme factice des formes, p. 17
- Chapitre I : Vagabondages génériques, p. 23
- Une allure buissonnière, p. 24
- Refus esthétiques, p. 29
- Filiations littéraires et goûts esthétiques, p. 32
- Chapitre II : Une poétique spéculaire
- Reflet de soi – réfléchir (sur) la langue : le moi-poète, p. 40
- Les pensées divagantes : les méditations imaginaires, littéraires et sur le monde, p. 41
- Méditations sur l’image - la réflexion des images, p. 47
- Deuxième partie. Une poétique du colportage et de l’imaginaire, p. 51
- Chapitre I : l’imaginaire poétique, p. 53
- Les voiles de la mythologie, p. 54
- Les divagations poétiques des mythes, p. 54
- Écho, Narcisse et Orphée, une esthétique de la reprise, p. 58
- Les miroirs magiques des contes, p. 61
- Des récits d’emprunt, p. 61
- La figure de l’ogre : l’image du poète, p. 63
- Une fantasmagorie personnelle, p. 66
- Réinventer le corps, p. 68
- Le tourment de la voix, p. 72
- Le dédoublement infini des scènes et des personnages, p. 76
- Les animaux de l’imaginaire, p. 79
- Les falbalas de l’ineffable, p. 83
- Chapitre II : Signes et langues d’emprunt, p. 89
- Rêver (sur) les idéogrammes, p. 89
- Les mots d’emprunt, p. 93
- Colportage de pensées, p. 93
- Les mots voyagent pour nous, p. 96
- L’au-delà de la traduction, p. 99
- Chapitre III : Littérature et images : rendre la langue au monde muet, p. 105
- L’acuité d’un regard est une forme de pensée, p. 106
- Faire dialoguer les images et la littérature, p. 106
- Multiplier l’image et renverser l’horizon, p. 111
- Croiser le regard d’un poète devenu photographe, p. 114
- La chambre des songes d’une éternel voyeur, p. 114
- La rêverie du double, p. 116
- Chapitre IV : Penser sa vie en images, p. 123
- L’œil natal retourné, p. 124
- Une autobiographie concentrique, p. 125
- Errant à la recherche de son nom, p. 129
- Une autobiographie du métissage, p. 132
- Une exobiographie, p. 132
- Une autobiographie fractale, p. 136
- Troisième partie. Une poétisation de la pensée, p. 141
- Chapitre I : Éviter l’emphase, p. 145
- Les formes brèves, p. 146
- Soupirs et silences du langage, p. 146
- Apologues et micro-récits, p. 149
- Les formes brèves sauvent la poésie et la pensée, p. 154
- Une poétique de la jonction et de la disjonction, p. 155
- Les titres, une approche de la poésie, p. 155
- Une attente de l’inattendu, les incipit et les chutes, p. 158
- Une composition en miroir, le reflet des mots, p. 161
- Un accord imprévu dans le bruit du monde, p. 168
- Le souffle évocatoire des mots, un secret qui travaille dans le sens, p. 171
- La respiration de la phrase, l’équivalent du souffle dans l’âme, p. 171
- Une infraction cohérente, p. 173
- Chapitre II : Lire par-dessus l’épaule, p. 181
- Le poète-lecteur, p. 181
- « Dis-moi qui te hante... », p. 181
- On lit comme on rêve, on maquille ses souvenirs, p. 185
- Envisager l’infini sous la forme de la lecture, p. 188
- Un livre est beau, s’il est lisible, p. 188
- Lire, c’est retrouver une mémoire involontaire, p. 194
- Chapitre III : Nous sommes au monde en même temps que le monde est en nous, p. 203
- La scène du monde, p. 204
- Les saveurs du savoir, p. 204
- L’exotisme à double détente : l’espace et le temps, p. 207
- La littérature ambulante d’un sédentaire qui se déplace, p. 210
- Colporter la poésie du monde, p. 212
- Une pensée émotionnelle, p. 212
- On vit comme on rêve, p. 217
- Une oltracuidansa poetica, p. 223
- Annexe : Bibliographique de Gérard Macé, p. 229
- Bibliographie générale, p. 257
- Table des illustrations, p. 261